dimanche 7 novembre 2010

Récit de mon stage d'ébenisterie en mai 2010

Introduction
Après 2 années à faire des copeaux et à utiliser mes kity sur table, il me restait encore une machine à apprivoiser, la toupie. La lecture des forums sur internet et de la littérature sur le sujet (notamment les indispensables livres de B. Meyer) ne m'avaient pas incité à faire l'autodidacte...
J'ai préféré opter pour un stage qui me permettrait de découvrir et utiliser cette machine.


Après pas mal de recherche, je me suis décidé pour le stage "Bonnetière" chez HM Diffusion car :
  • j'avais déjà effectué un stage très bien chez eux (rabo-dégau)
  • le lieu du stage était proche de chez moi
  • même si je n'avais pas besoin d'une bonnetière, le stage nécessitait un usage assez important de la toupie et permettait d'en découvrir pas mal d'utilisations. 
  • Le prix du stage restait raisonnable sachant qu'in fine, j'ai bénéficié pour environ 1000€ de 5 jours de formation avec accès à toutes les machines nécessaires et que l'on repart également avec une bonnetière en chêne massif. Je vous laisse regarder le prix d'un tel meuble sur internet.
Déroulement du stage

Le stage s'est étalé sur une durée de 5 jours et fut relativement chargé (50 heures environ).
Je ne détaillerai volontairement pas le mode opératoire pour réaliser la bonnetière mais en revanche, je vais tâcher de retranscrire les trucs et astuces que j'ai découvert durant cette semaine, ainsi que les différents usages de la toupie. 
En fin de semaine, la bonnetière était effectivement terminée, mise à part la finition (ponçage et vernis/cire).

 Jour 1
Le premier jour, nous attaquons d'emblée avec la toupie puisque nous réalisons les panneaux qui serviront sur la porte et les montants latéraux.
Le bois est entièrement raboté, on passe donc directement à l'établissement.
Pour cela il est important de bien choisir son bois, de définir pour chaque planche, le parement (ie la face qui sera à l'extérieur, donc la plus jolie) et d'organiser les planches les unes par rapport aux autres pour avoir un aspect harmonieux.
Il est ainsi possible de "recycler" facilement des planches ayant des noeuds aux extrémités et qui disparaitront donc lors de la mise aux dimensions finales.
  • Le signe d'établissement pour les panneaux ressemble à ça et doit évidemment porter sur toutes les planches du panneau.
  • Bien penser à toujours le faire sur le parement. Il est globalement très important de faire attention au sens des pièces lorsque qu'on les usine. Avoir identifié le parement de chacune permet ainsi de toujours  les passer dans le même sens.



Rainures et languettes sont ensuite effectuées à la toupie munie d'une fraise à rainer.
L'assemblage par rainures et languettes reste le plus accessible et apporte un bon compromis solidité/complexité de réalisation.
 
Quelques premiers trucs sur la toupie :
  • Nous n'avons jamais utilisé d'entraineur et je n'en ai finalement jamais ressenti le besoin. Cet achat n'est plus d'actualité pour moi.
  • En revanche, bien prendre le temps de préparer la toupie.
  • dans les cas où la toupie est utilisée sans le chariot à tenonner, il faut bien contrôler avant de démarrer la toupie, que la planche ne butera pas sur la joue de sortie. 
  • Si besoin, ajuster le parallélisme des joues avec de petites cales en papier entre la joue et le carter de la toupie.
Pour effectuer la rainure,
  • Bien veiller à ce que la planche plaque en permanence sur les 2 joues de la toupie, être vigilant lorsque la planche entre en contact avec la joue de sortie. 
  • Regarder l'outil tourner ne sert à rien, toujours regarder la planche et le fait qu'elle plaque sur les joues.
  • Toujours mettre le parement face contre table. toutes les pièces ainsi sortent aux même côtes
Une fois que toutes les rainures et languettes sont faites, faire un assemblage à blanc, serrer les panneaux et contrôler
  • qu'il n'y a pas de désaffleur ( à marquer avec un X à son emplacement).
    Ce cas peut arriver si la planche n'a pas été assez plaquée contre la table de la toupie et de ce fait, la rainure ou la languette n'est pas toujours à égale distance du parement. Pour y remedier, repassez la planche.
  • qu'il n'y a pas de jour ( à marquer avec 2 demi cercles de part et d'autre du jour).
    Ce cas est dû à une rainure pas assez profonde (mauvaise placage contre les joues) et de ce fait la languette bute en fond de rainure sans que les faces de chaque planche ne se touche. Pour y remédier, même chose que précédemment, repassez la pièce fautive.


Les trucs sur le collage et le serrage avec les dormants seront dans le prochain post...



      2 commentaires:

      1. Salut Ogib, j'ai fait comme toi le stage dégau-rabot, et j'ai apprivoisé la toupie seul, avec qqs déboires. Merci donc de tes précisions, elle m'apportent qqs trucs précieux. J'attends la suite.

        NB: le type de bouvetage est difficile à choisir, parfois à mettre en oeuvre. Ici, c'était rainure-languette si je comprends bien. Pourrais-tu me dire ce qui a motivé ce choix?

        Merci, bonne continuation. Et bravo pour ton site.
        Pascal

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      2. Bonjour,
        Effectivement rainure-languettes car pas très complexe et solide.
        j'ai complété l'article sur le sujet.

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